Jurys et prix 2022

Deux jurys internationaux remettront trois prix dans le cadre des compétitions internationales du FIFDH. 

 

Jury compétition documentaire de création

Rithy Panh - Président du jury documentaire
Cinéaste (Cambodge)

Grande figure du cinéma contemporain, Rithy Panh dresse depuis 30 ans une puissante fresque consacrée au génocide cambodgien, dont chaque étape est une redécouverte de l’art et de la mémoire. 

Après avoir affronté les mécanismes du Mal (S-21 : la machine de mort Khmère rouge, 2003) et la figure du bourreau (Duch, le maître des forges de l’enfer, 2011), il explore depuis L’Image manquante (2013), film primé à Cannes et nommé aux Oscars, puis dans Exil (2016), les thèmes de la mémoire et de l’oubli. Dans Les Tombeaux sans noms (2018), il tourne sa caméra pour la première fois sur lui-même. Rithy Panh est aussi le cofondateur du Centre Bophana, centre de formation et lieu de mémoire du cinéma à Phnom Penh. Ses films ont été régulièrement sélectionnés et primés au FIFDH, dont il est parrain.
 

Monika Borgmann
Cinéaste, journaliste, et cofondatrice de Umam Documentation and Research (Allemagne-Liban)

Monika Borgmann étudie la philologie arabe et les sciences politiques à Bonn puis à Damas avant de devenir journaliste free-lance pour la radio et la presse écrite allemande. Avec le cinéaste, politologue et militant libanais Lokman Slim, elle crée en 2005 la Umam Documentation and Research, qui réunit archives et témoignages pour préserver la mémoire de la violence civile et des guerres qui ont secoué le Liban. La même année, Monika Borgmann coréalise avec Lokman Slim le long métrage documentaire Massaker, sélectionné et primé dans le monde entier, puis Tadmor en 2016, qui connaîtra lui aussi un immense succès. Elle publie en 2008 le livre Saïd Mekbel, une mort à la lettre. Depuis l’assassinat de Lokman Slim à Natabatieh en février 2021, elle se bat pour que l’enquête aboutisse et pour préserver sa mémoire.

 

Eythar Gubara
Photographe, activiste (Soudan)

Lors des dernières Rencontres de la Photographie d’Arles, l’exposition THAWRA ! RÉVOLUTION !, consacrée à la jeune photographie soudanaise et au renversement d’Omar el-Béchir, a été particulièrement remarquée. Parmi les œuvres présentées, Rien ne peut arrêter les kandaka (les reines) d’Eythar Gubara, 33 ans, s’est vu décerner le prestigieux Prix Madame Figaro à l’unanimité du jury. Ces reines, ce sont des femmes en clair-obscur, libres, puissantes et debout malgré leurs chaînes, accompagnées de textes d’une grande force émotionnelle. Puissante, Eythar Gubara l’est incontestablement : depuis 2014 elle tisse et nourrit, par ses photographies et son engagement quotidien, le combat des activistes pour les droits humains, des femmes et des personnes LBGTIQ*, dans un pays où l'homosexualité était passible de peine de mort jusqu’en 2019.

Eythar Gubara participera à une rencontre publique.
 

Callum Macrae
Cinéaste, écrivain, journaliste (Royaume-Uni)

Callum Macrae réalise des documentaires depuis 20 ans entre le Royaume-Uni, l’Irak, le Sri Lanka, le Japon, Haïti et plusieurs pays d’Afrique, couvrant les conflits en Côte d'Ivoire, Ouganda, Mali et au Soudan. Ses reportages, principalement destinés à la télévision, sont diffusés dans le monde entier. Il a été entre autres récompensé par le prix Scottish BAFTA “Special Achievement”. En 2013, Macrae présente en première mondiale au FIFDH et au Conseil des droits de l’homme de l’ONU No Fire Zone : the Killing Fields of Sri Lanka, un documentaire choc mettant au jour le massacre de civil·es par le gouvernement sri lankais en 2009. Le film, associé à une campagne d’impact, fera basculer l’agenda international.

Callum Macrae donnera une Masterclass publique dans le cadre des Impact Days.

 

Chuu Wai Nyein
Plasticienne, activiste (Myanmar)

Âgée de 29 ans, artiste engagée et reconnue au Myanmar, Chuu Wai Nyein est en train d’ouvrir un studio d’art à Yangon lorsque survient le coup d’État militaire, le 1er février 2021. En réaction, elle descend dans la rue et lance le mouvement artistique Write for Right, qui encourage les manifestant·es à écrire ou dessiner sur de grands panneaux colorés. Un mot revient: Démocratie. Infatigable, Chuu Wai Nyein s’engage auprès de mouvements féministes, puis vend ses œuvres au profit du Mouvement de Désobéissance Civile. En avril 2021, menacée, elle s’exile en France, où elle poursuit inlassablement sa création de performances, l’exposition de ses toiles incendiaires, et bien sûr, son engagement: “Je continuerai toujours à manifester, où que je sois”, déclare-t-elle fièrement dans un portrait que lui consacre le TIME Magazine. 

Elle participera à une rencontre avec le public.
 

Jurys compétition fiction

Shahrbanoo Sadat, présidente du jury fiction
Cinéaste, productrice (Afghanistan)

Née en 1990, Shahrbanoo Sadat grandit dans une famille modeste. Décidée à étudier, elle est admise dans une école de garçons à 6 heures de marche de chez elle. À 18 ans, elle s’inscrit à l'Université de Kaboul en cinéma, avant de monter sa société de production en 2013. Ses deux premiers longs métrages ont été encensés: Wolf and Sheep (2016) narre les rêves d'émancipation d’une jeune fille, tandis que L'Orphelinat (2019) raconte l'histoire d'un garçon des rues qui rêve de Bollywood. Jusqu'ici, la cinéaste ne voulait pas raconter son pays sous le prisme de la guerre. Mais le 15 août 2021, alors que les Talibans entrent dans Kaboul, elle déclare : "si je survis, je veux faire un film sur ce que traverse mon pays. Mon cinéma aura changé pour toujours". Après 9 jours d’angoisse, elle est évacuée en France avec ses proches. Elle est invitée au FIFDH en partenariat avec la International Coalition for Filmmakers at Risk (ICFR).

 

Elene Naveriani
Cinéaste·x, plasticien·ne·x (Suisse, Géorgie)

Réalisateur·trice·x de I am Truly a Drop of Sun on Earth en 2017, présenté en première mondiale à Rotterdam et primé à Belfort, Elene Naveriani s’attache à nous faire sortir des sentiers battus en mettant « la marge » au centre. Doté d’une force très particulière, son cinéma est constamment en mouvement; créant, revisitant des formes nouvelles et familières. Né·e·x en 1985 à Tbilisi en Georgie, Elene a d’abord étudié la peinture à l'Académie d'État des arts de Tbilissi, avant de sortir deux fois diplômé·e·x de la HEAD-Genève en 2014. Son long métrage de fiction Wet Sand a été sélectionné au dernier Festival de Locarno et sera distribué dans les salles romandes au printemps 2022.
 

Julien Neutres
Directeur de la création, des territoires et des publics au CNC, auteur, fondateur du Collège citoyen de France (France)

Julien Neutres est à la fois énarque, docteur en histoire et diplômé en économie. Il est le directeur de la création, des territoires et des publics du Centre national du Cinéma français, le CNC, au sein duquel il a notamment œuvré à la création de CNC Talents, le premier fonds consacré au financement d’œuvres artistiques destinées au web libre et ouvert, sur Youtube, Snapchat, Instagram ou Tik Tok. En parallèle, il vient de fonder aux côtés de l’artiste JR, le Collège citoyen de France, entièrement gratuit, pour former la «France d’après» : des citoyen·nes qui portent des projets civiques et positifs  à travers tout le pays. Passionné par le cinéma italien et l’écriture cinématographique de l’histoire, Julien Neutres est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Et Fellini fonda Rome, aux éditions du Cherche-Midi.
 

Thierry Oppikofer
Représentant de la Fondation Barbour (Suisse)

Après une carrière professionnelle de fondateur et rédacteur en chef de plusieurs médias, d'animateur d’émissions sur Léman Bleu Télévision, à Radio-Lac et Yes FM, Thierry Oppikofer est le fondateur et administrateur-délégué du Journal de l’Immobilier, supplément immobilier du quotidien Le Temps.  Membre du conseil de la Fondation Hélène et Victor Barbour depuis 2019, il représente celle-ci dans les différentes activités culturelles qu’elle déploie. Il a toujours porté un intérêt au cinéma et sa participation au Jury du Prix Barbour pour l’édition 2022 du FIFDH s’inscrit dans la continuité de son travail.


Les Prix du FIFDH

Compétition documentaire de création

Grand Prix de Genève

Doté de 10’000 CHF
Offert par la Ville et l’État de Genève • Décerné par le Jury international

 

Prix Gilda Vieira de Mello, en hommage à son fils Sergio Vieira de Mello

Doté de 5’000 CHF
Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation • Décerné par le Jury international

 

Prix du Jury des jeunes

Doté de 1'000 CHF
Offert par Peace Brigades International (PBI)

 

Compétition fiction

Grand Prix fiction

Doté de 10’000 CHF
Offert par la Fondation Hélène et Victor Barbour • Décerné par le Jury international

 

Prix du Jury des jeunes

Doté de 1'000 CHF
Offert par la Fondation Eduki

 

Compétition Grands Reportages

Prix de l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT)

Doté de 5’000 CHF
Décerné par le Jury de l’OMCT • Attribué à un·e cinéaste dont le film témoigne de son engagement en faveur des droits humains, pour soutenir l’écriture de son prochain film.

 

Toutes les compétitions

Jury spécial

Prix Artopie, HUG – Hôpital de jour.