Expérimenter, débattre, fédérer !

Le FIFDH dévoile un programme 2021 réinventé et adapté aux circonstances sanitaires.

Pour sa 19ème édition, du 5 au 14 mars 2021, le Festival du film et forum international sur les droits humains propose un programme réinventé et adapté aux circonstances sanitaires. Un programme à destination de tous les publics, mêlant une sélection de films internationaux en VOD, des grands rendez-vous en direct, des contenus originaux audio et vidéo, une émission de radio et des interventions urbaines. Parmi les invité·es : l’activiste Angela Davis, l’écrivaine Arundhati Roy, le metteur en scène Milo Rau, le compositeur Max Richter, l’artiste Ai Weiwei, le cinéaste Oleg Sentsov, la cofondatrice de Black Lives Matter Patrisse Cullors et l’auteur Alain Damasio.

Pour la deuxième fois, l’équipe du FIFDH doit faire face à la pandémie. “Cette année, nous avons entièrement repensé cette édition. Nous avons imaginé une expérimentation grandeur nature de ce qu’un Festival autour du cinéma et de l’activisme peut être en temps de pandémie. L’édition 2021 du FIFDH sera encore plus accessible et inclusive que les précédentes” explique Isabelle Gattiker, directrice générale et des programmes.

 

Investir de nouveaux canaux et de nouveaux espaces

Le Festival se dissémine en ligne et à travers la ville, s’ouvre à de nouveaux publics et explore de nouvelles formes de participation. Il se fait aussi média : pour prolonger la sélection de 29 films à voir en ligne ainsi que les 17 débats retransmis en direct, l’équipe a créé 16 heures de programmes originaux, vidéo et audio, avec des contenus exclusifs. Le FIFDH se déploie sur les écrans, sur les smartphones, sur les ondes radio, dans les rues de Genève, sur les murs, dans les gares, dans les Hôpitaux Universitaires et dans les salles de classe. La plateforme fifdh.org devient le centre du festival et regroupe l’ensemble des contenus proposés. 

Le Festival investit les supports sonores avec une émission de radio quotidienne et la série de podcasts Utopia3. Une nouvelle section intitulée Paroles d’activistes a vu le jour sous la forme de témoignages vidéo et une Grande Traversée d’une année sous forme écrite et documentée en image emmène le public de Kinshasa à Genève, sur les pas des femmes à la conquête de l’espace public. Le Festival propose également deux masterclass en partenariat avec les hautes écoles d’art de Lausanne et de Genève. 

Face à la fermeture des lieux culturels, le FIFDH s’empare des rues. Le 6 mars, un drapeau de la taille d’un immeuble de 10 étages se déploie sur la plaine de Plainpalais : We Are Watching, de Dan Acher, rappelle l’attente citoyenne face à l’urgence climatique. Dès le 8 mars, la graffeuse sénégalaise Zeinixx et deux artistes genevoises, Amikal et Nadia Seika réalisent une fresque géante sur un mur, dans le cadre de la Semaine de l’égalité. Enfin les gares du Léman Express exposent BLKNWS, une création vidéo de l’artiste américain Kahlil Joseph, présentée dans le cadre de Mire, un projet du Fonds cantonal d’art contemporain.

 

Au coeur de cette édition : les nouveaux publics

Le besoin d’interagir se fait cruellement ressentir, et le FIFDH explore de nouvelles formes d’interaction. Les spectateur·trices peuvent pour la première fois décerner un Prix du Public et sont encouragé·es à poser des questions et interagir avec les invité·es. Le public genevois est invité à témoigner dans le cadre d’une nouvelle émission de radio quotidienne, produite avec Radio Vostok, intitulée Comme un écho, un voyage sonore à l’écoute de Genève en temps de pandémie. 

Le Festival part également à la rencontre de nouveaux publics et favorise l’accès à la culture : plus de 5000 bénéficiaires des Colis du cœur, de nombreuses autres associations et des patient·es des HUG recevront des invitations afin de regarder gratuitement en ligne les films du festival. Plusieurs communes du Grand Genève offriront de leur côté des invitations à leurs habitant·es afin de découvrir les films en ligne.

 

Témoigner, se rencontrer, s’engager !

La pandémie bouleverse nos vies quotidiennes, bouscule nos habitudes, nos manières de penser et même nos préjugés ou nos convictions. “Dans ce grand chambardement, nous apercevons les convulsions d’un monde qui se réinvente. Nous avons choisi cette année de nous emparer à bras-le-corps de ce qui portait un espoir de changement” explique Boris Mabillard, responsable des débats du FIFDH. 

Le Festival donne la parole aux membres de l’opposition biélorusse, qui sont parvenus à déstabiliser la dernière dictature d’Europe. Il s’intéresse au futur du monde du travail dans le cadre d’une discussion entre la sociologue Dominique Méda et l’écrivain Erik Orsenna. Il revient sur la mobilisation des militant·es anti-racistes avec Angela Davis et la co-fondatrice de Black Lives Matter Patrisse Cullors. Il reçoit l’écrivaine indienne Arundhati Roy afin d’évoquer son combat contre le nationalisme hindou. Le Festival s’intéresse également aux enjeux technologiques, en s’arrêtant sur la question des déchets spatiaux ainsi qu’à l’occasion d’un débat intitulé Les algorithmes sont-ils sexistes et racistes ? 

La parole sera donnée aux activistes, qu’ils se battent pour le statut des personnes migrantes à l’image du journaliste iranien Behrouz Boochani ou de la journaliste espagnole Helena Maleno, ou pour l’éducation des filles, comme Zarifa Ghafari, l’une des premières femmes maire en Afghanistan, à seulement 29 ans. 

Le FIFDH reviendra également sur la pandémie sous l’angle des libertés individuelles. Le Conseiller fédéral Alain Berset s’exprimera à ce sujet, au même titre que l’artiste Ai Weiwei sur la réponse chinoise au Covid-19 à la suite de son film Coronation, présenté en compétition documentaires de création. 

Les philosophes suisses Dominique Bourg et Sophie Swaton réfléchiront à la notion de “communs”, boussole pour une sortie de la crise environnementale. La science-fiction est aussi à l’honneur avec la participation d’Alain Damasio.

 

Le cinéma, outil de changement social

“Il ne s’agit plus seulement de représenter le monde. Il s’agit de le changer.” Le FIFDH fait sienne cette déclaration du réalisateur suisse Milo Rau. Le Festival présente des découvertes cinématographiques, comme la première européenne de Shadow Game, d’Eefje Blankevoort et Els van Driel (prix de l’impact au FIFDH 2020), et la première internationale de Dear Future Children, consacré à la révolte de la jeunesse et réalisé par le plus jeune cinéaste présenté en sélection au FIFDH, Franz Böhm, 21 ans.

La sélection officielle comprend également des films remarqués dans les plus grands festivals internationaux, à Cannes (En Route pour le Milliard, de Dieudo Hamadi, Josep premier film du dessinateur Aurel, Si le vent tombe de Nora Martirosyan, tourné au Haut Karabagh), la Berlinale (Numbers, de Oleg Sentsov, My Name is Baghdad de Caru Alves de Souza), la Mostra de Venise (Notturno, de  Gianfranco Rosi, Ghosts de Azra Deniz Okyay, primé,  Le Nouvel Évangile de Milo Rau), Sundance (Coded Bias, de Shalini Kantayya, Influence, de Richard Poplak et Diana Neille, Once upon a time in Venezuela, d’Anabel Rodríguez Ríos), et le Festival d’Amsterdam (IDFA) pour This Rain will never stop d’Alina Gorlova. 

A noter un évènement exceptionnel : le monteur Walter Murch, lauréat de trois Oscars pour son travail sur Apocalypse Now, Le Parrain III, Le Patient anglais, viendra discuter autour de son nouveau film, Coup 53, créé à quatre mains avec le cinéaste iranien Taghi Amirani.

Chaque film présenté en ligne est suivi d’un épisode d’Action !, série de rencontres vidéos avec les cinéastes autour du sens de leur engagement, ainsi que des compléments sonores réalisés avec les partenaires du Festival. Le programme professionnel Impact Day réunit quant à lui cinéastes, Organisations internationales, ONG et fondations afin de travailler autour du financement et du rayonnement du cinéma engagé.

 

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